Dans l’imaginaire occidental, la sainte et la prostituée sont souvent liées.
Ce sont des objets sexuels. C’est la grande tache aveugle de la symétrie sexuelle (imagine-t-on des saints hommes abusés sexuellement par des femmes ? ).
Les saintes martyres de la Légende dorée de Jacques de Voragine ont pour la plupart en commun d’avoir été violées par leurs bourreaux. Elles ont contre elles, trois fautes impardonnables :
1/Elles sont belles.
2/Elles sont innocentes.
3/ Elles se refusent aux hommes.
Parce qu’elles se refusent aux hommes et se vouent à la virginité, on les traine au lupanar, on les met à nu (Sainte Agnès), on mutile leur attributs érotiques (Sainte Agathe), on les outrage, on utilise leur corps.
La femme pieuse, se voit trainée dans les bas-fonds de la luxure.
Ainsi dans les représentations on assiste à une dualité entre la sensualité et la piété de ces femmes.
Dans les photographies de Marie Maurel de Maillé, la photographie reprend les codes appartenant à l’imagerie populaire ; elle morcelle le corps, ne lui donne pas de visage, un peu comme dans les offrandes votives. La promiscuité de la prise de vue induit une forme d’intimité, en contradiction avec les représentations classiques religieuses.
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